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La parole à Jean Dussoleil

Il n’y a que sur scène où je me livre à fond et où je m’exhibe sans retenue. Là au moins j’exulte et je vis ! Je vais par ailleurs saisir l’occasion pour annoncer ma décision de tirer ma révérence lors d’un prochain et dernier concert au « Mac Orlan », très belle institution culturelle de ma ville d’adoption. Il faut savoir mettre un terme à ce que l’on a de plus beau et qu’on a partagé avec un nombre incalculable de spectateurs durant soixante ans. Il est par-dessus tout essentiel de garder toute sa dignité d’artiste encore au mieux de sa forme, avant qu’une impitoyable vieillesse en dégrade la silhouette, la voix et le talent. Mais pour un soir, laissons la nostalgie au vestiaire. Il n’est point l’heure de s’attarder sur l’avenir de l’homme. Nous sommes réunis pour que la fête soit belle. Alors « buvons un coup, buvons en deux et merde pour le roi d’Angleterre qui nous a  déclaré la guerre ».

Après une campagne de presse orchestrée de main de maître par Brieg Haslé-Le Gall et parfaitement réussie, arrive le grand soir où, entouré de huit musiciens dirigés par Jacky Arconte, je vais offrir à mon public mon ultime concert. Je suis seul dans la loge. Par une cordiale et délicate attention, on y a subrepticement déposé un immense bouquet de lys. Pour la dernière fois, j’enfile mon costume de scène. Je me suis toujours présenté le plus simplement possible : chemise blanche, ensemble noir, ni maquillage, ni paillettes. J’ai régulièrement vécu cet habillage comme une sorte de rituel païen avant d’affronter l’assistance, car rien n’est jamais gagné d’avance. Je me plante devant le miroir encadré d’ampoules pour un dernier inventaire de ma mise et de ma coiffure. Durant quelques instants, je reste songeur car ce face à face reflète parfaitement mon émoi. Dans la profondeur énigmatique de cette glace viennent se réfléchir les ombres éphémères d’un passé désarticulé et d’un présent qui refuse de s’éterniser. La vérité me saute à la gorge ! C’est vrai ! J’ai le trac… 

On a beau s’être frotté le cuir à un nombre invraisemblable de cabarets, théâtres, galas en plein air ou de chapiteaux, il reste toujours cette boule nerveuse qui se coince quelque part dans ta carcasse et qui ne disparaîtra que sur les planches. Un dernier coup d’œil sur moi-même et je m’arrache à mon image, et à mes fantômes, pour rejoindre les coulisses. Concentré et la gorge sèche, je piétine d’impatience. Le rideau frémit et s’ouvre. Les musiciens jouent l’intro du premier morceau et j’apparais dans le faisceau du projo. Pour cette der des ders, j’ai choisi 21 chansons. D’ordinaire, je les enchaîne sans commentaires. Mais ce soir, j’explique comment m’est venue l’idée d’en écrire ou d’en composer certaines. 

Comme à notre habitude avec Jacky, nous échangeons un clin d’œil ou deux-trois mots dans les intervalles. Notre complicité est totale. Dans la suite orchestrale de mon titre Je vole, je me retire dans les coulisses pour laisser libre court à sa virtuosité de guitariste et à son imagination. « Mon jumeau » aligne alors une improvisation fabuleuse qui impressionne et ravit le public qui applaudit à tout rompre. C’est ma façon de lui témoigner ma reconnaissance et mon amitié. Pendant que j’interprète ma chanson Cirque d’hier, c’est au tour du magicien brestois Jango d’ajouter une touche de fantaisie avec lapins, foulards et colombes. À la scène ou à la télévision, j’ai souvent souhaité, autant que possible, un numéro visuel par considération pour ces artistes qui s’évertuent à émerveiller petits et grands. 

Sur le plateau, j’ai désiré pour tout décor un tabouret, une chaise et une table parée d’un bouquet de fleurs afin que le public s’invite dans mon intimité. Les musiciens sont disposés en arc de cercle autour de moi, ainsi dans une parfaite communion, je me livre avec un maximum d’énergie, parfois même de fougue mais avec pudeur. L’émotion est intense autant sur scène que dans la salle. Par la suite, j’apprendrai que certains dans l’assistance étaient au bord des larmes. Ces Brestois qui m’ont depuis longtemps adopté ne ménagent pas leurs applaudissements et si un trou de mémoire vient me surprendre, leurs sourires et leur complicité en guise d’encouragements, me poussent à repartir de plus belle dans mon extrême baroud d’honneur. 

Dans un final pétillant, j’invite Olga Bystram à venir chanter à mes côtés la version anglaise de ma chanson Un bateau qui s’en va. C’est un peu mon remerciement à ce port ouvert sur le monde qui m’a enserré si fort dans ses bras il y a quarante ans. Le lundi suivant, présent au spectacle, la journaliste de Ouest-France résumera dans son titre la liesse générale d’une salle debout pour m’applaudir :

« Bravo Jean ! Et merci ! On t’aime ! ».


  On peut se procurer le DVDussoleil en adressant un chèque de 23 € (port compris) à :

Compagnie des Fous de la Rampe •  9, rue Pierre Puget •  29200 Brest


La parole à Jean Dussoleil

Un jour, Jacques Kérampran me propose d’imaginer une évocation historique des mouvements sociaux en France avec la participation d’une chorale pour interpréter des chants de revendication. Nous sommes tous les deux passionnés d’Histoire. Nos idées s’accordent au sujet des luttes prolétariennes et contre la tyrannie des pouvoirs souverains. Aussitôt, j’échafaude un projet de la Révolution française à nos jours intitulé Révoltes & combats d’espoir.

La Liberté guidant le peuple, mythique tableau d’Eugène Delacroix, sera l’affiche du spectacle. Il est le symbole parfait pour commémorer les 80 ans du Front Populaire, les luttes contre l’avilissement des peuples et plus proche de nous, le passé révolutionnaire de Brest. En quatorze tableaux, je dresse un retour historique sur les multiples soulèvements du peuple de France face à l’intolérance et la brutalité des successifs pouvoirs autoritaires qui s’appuient sur la police et l’armée, avec comme par hasard la bénédiction de l’Église catholique.

Aux chansons anciennes ou récentes sur les conflits sociaux, j’ajoute deux titres de ma composition : La Barricade et C’est votre France mais pas la nôtre. Pour le 14e et dernier tableau, sur une musique symphonique de Jacky Arconte, j’écris un monologue péremptoire : L’Enfant séculaire. Par la faute des incendiaires et de leurs folies morbides, les guerres dévastent le monde et le XXe siècle restera sûrement dans l’histoire le plus assassin. Maintes fois, je me reprends à écrire les dialogues prévus à l’origine pour trois comédiens. Mais un grave accident pulmonaire contraint l’ami Jacques au repos. Je multiplie les rôles pour soulager le sien, car je tiens à ce qu’il soit présent sur scène, à condition de le ménager. C’est son idée originale et son meilleur remède sera de tenir sa place, ne serait-ce qu’un court moment. 

Par le biais d’amis en Ardèche, je prends l’initiative de contacter Colette Ferrat dans son fief d’Antraigues pour lui proposer de dédier ce spectacle à Jean. « Il a toujours fidèlement et franchement combattu l’injustice » comme elle nous l’a écrit en donnant son accord au parrainage de « cette belle initiative ». Durant des semaines, Jacques et moi effectuons d’incessantes démarches auprès de Brest Métropole, sans oublier d’autres municipalités voisines, les syndicats et les écoles pour les associer à notre entreprise. Effectivement, les élus brestois, Monsieur le Maire en tête, nous répondent favorablement et consentent à nous prêter l’immense salle de « l’Aréna », en nous assurant des services compétents de son directeur et de son équipe. 

Le soir venu du vendredi 29 avril 2016, après la lecture de la lettre touchante de Colette Ferrat, la chorale Peuple et chansons, sous la direction parfaite de Gérard Baslé, entonne Ma France en hommage à Jean Ferrat, puis les tableaux s’enchaînent pendant deux heures. Choristes, comédiennes et comédiens, solistes et musiciens donnent alors le meilleur d’eux-mêmes jusqu’au final où tous envahissent le plateau aux cris de « Liberté, Égalité, Fraternité » ! Les 2 000 spectateurs applaudissent debout pendant de très longues minutes. Notre pari insensé, voisin d’un coût de 40 000 euros, voit ainsi son apothéose. De quoi, avec Jacques, tomber dans les bras l’un de l’autre. La scène c’est la vie, et la vie c’est l’audace…


On peut se procurer le livre-DVD en adressant un chèque de 15 € (port compris) à :

Compagnie des Fous de la Rampe •  9, rue Pierre Puget •  29200 Brest


Revue de presse


Association Loi 1901 fondée en 1991 n° W291003659 •  Siret n° 512 738 196 00025

La Compagnie des Fous de la Rampe bénéficie du soutien de la Ville de Brest et de la Région Bretagne